"En automne, je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin.
Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces,
mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles"
Khalil Gibran
Il y a bien longtemps dans un pays lointain, il existait des lieux qui se nommaient « maison de convalescence ».
C’était un endroit où l’on pouvait, suite à une maladie, à un accident, à un évènement traumatisant, prendre le temps de respirer à nouveau, réapprendre à manger, à marcher, à lire, à écrire, réapprendre à vivre. Nous avons tous besoin de ces instants pour nous remettre en santé.
Certains diront :
• que celui-là a un poil dans la main ?
• que celle-ci ne fait que s’écouter ?
• qu’eux courent toujours ?
D’autres émettront l’avis :
• qu’autrefois c’était le bon temps ?
• que demain sera mieux ?
• et aujourd’hui ?
Puis il y a la Vie qui coule simplement et sûrement et qui nous apporte son flot d’incertitude, d’expérience, de chamboulement, d’apprentissage. Et peut-être la possibilité de se mettre en convalescence pour absorber, intégrer, digérer les données nouvelles de ce qui est.
Oui, une maison de convalescence serait la bienvenue se refaire une santé !
Moi, j’en connais une et vous.
Connaissez-vous un lieu magique comme celui-là !
" Le secret du succès est de faire de sa vocation des vacances ..."
Mark Twain
Se mettre en vacances ! Impossible !!!!
Avec ce qu'il y a à faire : ranger le bureau, repasser le linge, récolter les fruits, ramasser les foins, planter les poireaux, préparer les commandes de la rentrée, commencer le tri des vêtements, repeindre les volets de la maison, payer les factures, nettoyer le jardin, rendre les invitations ...
Comme si au moment des vacances, mon cerveau se mettait à s'affoler d'imaginer, le temps de quelques jours ou quelques semaines, qu'il ne devrait pas "fonctionner", comme si ne pas mettre mes bras à profit d'une besogne n'était pas accepté par le regard des autres !!
Je me suis toujours demander si cela ne venait pas du fin fond de mes croyances familiales car après tout "rester à ne rien faire " était tout simplement impossible !! Incompréhensible !! Inimaginable !! Incongru !!
Alors prendre des vacances alors que le temps est au beau et que les jours sont les plus longs ! Où va-t-on ? et Pourtant !
Si l'on regarde l'étymologie du mot qui vient du latin vacans et qui signifie être libre, être inoccupé, je suis sur le bon chemin ... D’inoccupé à vide il n'y a qu'un pas vers l'espace vide ou l'absence de quelque chose et ceci n'est pas si éloigné de la vacuité qui arrive à grands pas !
Ainsi, être en vacance serait mettre un vide à nos habitudes et laisser faire ce qui doit !
Il est pourtant évident, à regarder les peuples des pays du sud (je parle là, en normande que je suis), lorsqu'il fait chaud les habitudes alimentaires, vestimentaires et corporelles évoluent et s'adaptent au climat. Ainsi la chaleur arrivant durant la période d'été –et même en Normandie–, notre corps, nos habitudes s'adaptent à ce qui est.
La période des congés est bien là et bien méritée d'un labeur – aïe ! le mot me fait mal juste à l'écrire et à l'entendre, mes oreilles se ferment – fourni tout au long de l'année, pourquoi donc ne pas "rien faire" ? Se laisser tomber sur une chaise longue, aller au bord de la plage, se promener le long d'une rivière, aller à la pêche, prendre un bon livre et tout simplement "ne rien faire" durant tout cet espace de vacances ; et pourtant là tout en énumérant ce que je vais faire est-ce vraiment la vacuité qui se pose ? J'en doute !! Ma mémoire de petite-fille, d’arrière-petite-fille et d’arrière-arrière-petite-fille de paysan (et je pourrai ainsi continuer longtemps) me dit bien que "non ! décidément non !" l'été c'est fait pour travailler, que les récoltes ne vont pas attendre ! et qu'il n'y a pas de fainéant chez nous ! Aïe encore un mot qui fâche !...
Il va juste falloir comprendre avec ma tête et mon corps que je ne vis plus au début du 19ème ou du 20ème siècle et que mes grands-mères et grands-pères ont bien donnés leur vie durant.
J'oublie juste une petite chose ! Eux, prenez le temps car en tant que paysan, la nature prend le temps qu’il lui faut et eux, suivez tout simplement !
Donc, c'est décidé lors de mes jours de vacance je promets de faire au mieux "rien"
et vous ?